Je fouille un creux visqueux dans les mots Pour retarder la cueillette des nuits douteuses Et sous ta porte s’éveille ce sentiment Qui tue Et qui t’aime Ma plume charpente un poème De sueurs Et de douleurs pourpres Sur tes seins déchiquetés Mes yeux dansent Comme un château de vents Et de tonnerres incertains Où les mots se glissent entre tes paupières Pour parler au silence de tes doigts bleus Et pleins de printemps Intacte mon regard têtu et stigmatique Se cristallise dans la page Ou dans l’aurore De ta nudité posthume Ma plume s’abandonne A feu perdu A pas de nuages Et de rire d’outre ciel La rumeur voyage avec ta voix de vent glacé Et les paragraphes sont fous Quand la rue parle de toi Et de tout ce qu… J’attends ce soir Ce souffle de toi Et de toi-même Ce regard sourd et ponctuel de tes cils Quand tu pleures en moi Ou en moi seul J’attends enfin ton corps Où se confondent l’extase Et mon regard de loup assoiffé Pour finir ce poème Ce poème de mots Et désirs épars.