Et si, et si nous ne nous étions jamais connus, Que nous nous rencontrions pour la première fois, Que dirais-tu, me rencontrant au coin de la rue, Quand nos yeux se croiseraient dans ces aléas ?
Saurais-tu ce que je cache au fond de moi A chaque fois que je t’entends, que je te vois, Le saurais-tu, dis-moi, si le passé n’était pas, Si le passé n’était qu’une chimère aux abois ?
Et moi, connaitrais-je le prix des larmes versées, Des sanglots étouffés par des nuits solitaires, Si je ne les avais vues couler comme la rosée Qui meurt gelée quand le matin elle touche terre ?
Et si, et si demain deux inconnus se voyaient, S’enlaçaient et s’aimaient comme pour la première fois, Que dirait-on si, s’envolant dans la joie Ils planaient au paradis et jamais ne revenaient ?