Au calendrier, la feuille comme une tôle, Est blanche, prise d'un étrange hiver Qui monte, m’arrivant jusqu'aux épaules, M’envahit et me fait prisonnière.
Je ne savais pas, à ton accueil, Qu’il serait court notre chemin; Moi, j’étais feuille, tu étais feuil Et nous vivions dans un Eden.
Maintenant tombent les pluies amères En mouillant d’automnité Des croix dans de vieux cimetières Qui rêvent d'une proche éternité.
Au tour de nos âmes errantes, On sème des désastres dont on crève, Et comme une lumière perdante, Je suis la neige qui te rêve.
Il fait trop froid dans mes poèmes, Je suis seule et triste, et j’ai tort De voir tout le monde tel un dilemme; Personne ne reste plus dehors.
Il fait très froid dans mes pensées, Mon âme sourit d’une triste misère, C’est comme si une maléfique armée M’avait refroidie, je suis une pierre.
Je sens même mon sang se glacer, Et je me sens toute éperdue, Je ne sais plus à qui parler, L’hiver m’emporte vers l’inconnu…