Les dialogues de minuit
Les cieux éclatent en mille bougies,
Que les dieux, blasés, allument ;
Vers nulle part, quelques poésies
Portent leur tristesse, sur quelques plumes...
Seul dans la rue Radionique,
J’écoute le murmure de la Terre,
Dans ses vibrations quantiques,
Qui règnent sur tous les grands mystères.
C’est quoi l’humain, le monde, la pierre ?
Les quatre-vingt-dix-neuf pour cent
D’atome sont vides. La matière
C’est l’énergie ? c’est l’accident ?
Tout n’est qu’énergie, je comprends enfin,
Le monde n’est pas de la matière,
Mais j’entends des voix qui me disent, quand même,
Qu’il y a, pourtant, beaucoup de misère…
“- Comme après tout long jour, je prie :
Dieu, protège-moi l'espoir,
Dans cette boîte devenue abri,
Où je n'ai rien mangé ce soir...”
“- Dans quelques dogmes m'ont rejeté,
Tué par le premier enfant -
Fruit du péché. Comment pourrais-je m'excuser,
Au dernier grand Jugement ?!”
Jour après jour, l'enthousiasme
Apporte le soir et ses chimères,
Le rouge à lèvres sur le sarcasme
Des grandes amours, si éphémères…
“- Elle m'attendra, tout éperdue,
Je ferai croire souffrir sincère :
Au lendemain, ma belle rue
Aura perdu charme et mystère…”
Des hommes sans corps, sur les trottoirs
De quelques sorts infortunés,
Cœurs jeunes et froids, des âmes noires,
En dialogues de leurs pensées...
“- Bienvenue le monde magique
Des virtuels systèmes des drames,
Aux rendez-vous électroniques,
Parmi les pixels de mon âme !
Seul dans la rue du Radion,
J’écoute le murmure qui m’apporte
De passagères émotions.
C’est minuit, je ferme la porte…
… et je te trouve, comme tous les soirs,
Dans mes ténèbres enterré,
Au-delà de tous les vains espoirs,
Amour perdu à tout jamais...