Mes mots, comme l’herbe et le vent, Se sont endormis sur les chemins, Dans les cendres d’orées du présent, Comme dans son nid lacé, le jasmin.
La nuit baisse ses stores dans une danse Des rêves qui rappellent d’autre âge, L’amour quitte les mers vers une anse, Demi oublié amarrage.
Les mots viennent sur l’herbe se blottir. Passe silencieux sur leur sourit, Ne remue pas leurs vieux souvenirs, Vers d’autres mondes, qui flottent dans l’oubli.
Et comme la rosée à cueillir, L’aurore, leur sommeil, incendie, Comme un envol des corbeaux en avenir, Dans nostalgiques spirales alourdies.
Demain, si nous errions sur ces plaines Au parfum des bouleaux en mille fleurs, Comme dans une légende Tibétaine, Leur magie cachera le bonheur.
Mes mots dorment profonds, tranquillement. Passe silencieux, ne pas les réveiller, Car ils peuvent habiller, de nouveau, l’herbe et le vent, Dans une robe blanche, pour la noce neigée…