Les feuilles bougent, elles se meuvent Aérées, emprisonnées dans le souffle émancipateur du vent Les feuilles gesticulent en pantins des airs, Marionnettes aériennes et planantes qui beuglent Qui crient, se plaignent puis murmurent Dans la douceur des alizées d’été…
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Les branches les retiennent, elles les aiment Passionnées, empêtrées dans le souffle libérateur de l’amour Les branches soutiennent en l’air ces pantins verts, Lassos de bois qui se laissent aller au gré du vent et qui meuglent elles aussi Qui s'engueulent et se plaignent de ne pouvoir voler au contraire des feuilles automnales…
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Le tronc reste, il est immobile Solide comme un chêne, il est le cœur du mécanisme de ce microcosme Il soutient et les feuilles et les branches et lui-même Paré à affronter les aléas et le vent qui pousse, qui meugle, qui beugle Qui veut le faire tomber…
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Mais l’arbre tient, le tronc soutient, les racines se tendent Et ce complexe ensemble s'enorgueillit de ses forces pour ne jamais relâcher son effort, pour tenir jusqu’à ce que ses jeunes voisins poussent, meuglent, beuglent et crachent enfin leurs belles feuilles, sans aucun complexe…
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L’homme assoupi au pied de l’arbre vient de se réveiller de son doux rêve mouvementé. Une feuille vient de tomber sur son front. Douce caresse automnale pour les hommes…