La muse est un oiseau, disait un maître ancien. - Théodore de Banville
Elle est belle, C’est une femme nouvelle, Un être extraordinaire, Changeant à tout jamais mon cœur en pierre.
Elle est une déesse souple Qui a fait de nous deux un couple D’oiseaux en cage entravés Ne pouvant plus se quitter.
Elle est une harpie sensationnelle Avec qui j’ai volé dans le ciel Pour retomber après Sur les pics rouges et vifs entourés de cyprès.
Elle m’a séduite, J’ai laissé ma conduite De côté, pour que je sois à elle J’ai adhéré pleinement à son être originel.
Elle était belle, Cette femme extraordinaire, À l’âme nouvelle, Qui a changé son cœur en pierre.
Elle était une créature surnaturelle Et a fait de moi sa chose Je suis devenu cet être naturel Ne suivant plus que la belle en lui chantant des proses.
Elle était une force de la nature, Qui m’a terriblement transformé, Que cette ménesse pure, À fait tout pour que mes vices soient épurés.
Risque alors qu’elle commence à se lasser de moi, À ne plus vouloir que de beaux rois, pas moi, Pour me laisser seul à mon tour Face au miroir de la vérité, je suis orphelin de l’amour.
Délaissé sur le côté de la rivière Je commence à être entouré par le féroce lière Et je meurs, Dans la douleur.
Je l’ai perdu, facile, épreuve soupçonnée de tous Et surtout de moi Je la laisse aux vautours étrangers Et m’en vais vivre en loup solitaire Sur ma froide pierre Où mon cœur s’est éteint, sans faire même le fier.