L'homme est étrange créature ! Si sottement il se conduit Que, pour un peu de pourriture, Il jette au loin le meilleur fruit. - Frédéric Caumont
Oui j’aime Pour une fois j’aime (C’est mieux que de haïr Vous ne me retirerez pas cela.) Car j’aime à en mourir À en mourir de douleur J’aime à en mourir parce que ce monde de con me fait souffrir ! C’est cons, les Hommes Stupides êtres mal fringués et mal éduqués Depuis qu’ils ont perdu le sens de la beauté rationnelle La beauté simple Un paysage Morne. Triste. Sombre. Celui de la lune sur la mer. Celui d’un lampadaire sur une route. Celui d’une étoile sur le ciel. Argent, affaire, succès, tout ce bordel irrationnel Toute cette superficialité et ce matérialisme Valoir chère, valoir des sous, avoir un nom, avoir un rang Quelle mission - oh, mon dieu ! - voulez-vous de nous ? Nous, les Hommes perdus dans nos conneries, Nos abruptes chutes vers la stupidité ; Rien n’est plus grand que le plus petit des Hommes. Rien ne va plus chez nous On se perd et on aime entre cons se démarquer À casser les autres À détruire l’autre. Le semblable, plus rien à faire Ce qui compte c’est soi, dans une société individualiste Où l’on vit sous cloches des bonnes règles et du respect des lois Ce monde clinquant et resplendissant de beaux bijoux et autres ornements ! Fringant jeune homme, va aux femmes Tu n’y trouveras pas ton bonheur, tu n’y trouveras que ton malheur ! Perdu dans l’infini soir de minuit Marcher pour ne plus jamais s’arrêter Une marche pénible de martyr avec une croix sur le dos Un homme - un vrai - avec une barbe aux couleurs sombres du bois mort Une peau beige d’un de ces hommes qui ont souffert si longtemps dans des camps Une toge blanche aux plis fins et soyeux, huppé d’une légère odeur de cadavre Rien qu’un mort vivant Rien que ça pour amener l’Homme à se dire : « Nous sommes sauvés ! » Que nenni puisque voilà la dure réalité : « Nous sommes bientôt morts, enterrés même. » Et on a crié de joie lorsque lui est ressorti de terre pour renaître Sauf que Nous, l’Homme, on ne va pas renaître On va continuer à s’entasser dans la grande fosse commune. Une vie de malheurs, de souffrance, une vie de cons... Mais cela ne fait rien puisque j’aime bien ce monde de con !