C’est dans la plaine rouge des longues soirées d’été que je fus éveillé Mes yeux encore tièdes de la chaleur du soleil embrassait de leur curiosité Ce large paysage rougi, plein de feuilles et de fleurs endormies.
C’est dans un monde ensoleillé que je me distinguais En face des miens, lune, soleil et toi le grand dadet Timide enfant du pré qui aimait à chanter Combien l’astre lumineux te réchauffais le cœur.
Je criais face au vent mon amour des pleurs Que c’est bon de pleurer lorsqu’elles viennent au nez Envahissent le visage de crispations ardentes Que seuls les sanglots spontanés rendent naturellement doux.
Tumultes dialogues intérieurs où l’on se demande pourquoi l’on pleure Ridicules pensées de penser être le seul idiot à pleurer Car tout le monde pleure sans timidité lorsqu’il se trouve seul libéré.
Homme étonnant qui lâche tout son apparat une fois habitué au silence Où âme qui vive n’est plus que la sienne propre Son être engourdis par la fatigue de discussions lourdes Délicatesse du temps où l’on se sent glorifier.
Étincelle d’un moment qui passe Une bravoure égoïste de l’être qui s'écrit : Je suis seul au monde dans ce moment-là Ce temps discret de l’homme nu face aux choses étrangères qui l’entoure.
Un rêve ou un fantasme qu’on voudrait vivre ainsi pour toujours.
Et l’on finit par s’éveiller, au grand dam de l’oubli, on reprend notre vie Habituelle et routinière, puissante logique naturelle On n’y peut rien, c’est la vie…
Mais si cette vie était à voir d’un point de vue rêveur ? Si cette essence du cœur était en fait tout ce qu’on avait désiré : Une perdition dans la pensée, un rêve éveillé ? Que dirait-on alors de tous nos malheurs ? Pourquoi sont-ils vivants ? Pour nous porter malchance ou bien pour que tout recommence ?
Il faut au moins une fois se sentir vivant. Il faut au moins une fois consentir à vivre. Il faut au moins une fois rire de la vie.
Alors, allons-y, amis qui m’écoutez chanter ces paroles écrites, Allons découvrir la vie, celle qui nous fut proscrite, Celle dont on a rêvé en secret dans nos lits bien douillets La vie d’un rêve éveillé à nos corps endormis, tendre corps inanimés, Pour les rendre vivant, êtres éveillés en dormant Rêvons tendrement à toutes nos vies d’avant, d’après et surtout de maintenant.