Mesdames Palmyre et Lia Je vous découvre dans mon journal
Même si je ne vous connais pas Vous me fîtes impression suprême
Grandes dames je vous vois : Vos quinze ans dans les années trente Pour vos vingt ans, la guerre qui gronde Mais vos trentaines furent fécondes De beaux enfants, des joies profondes, De vivre des années sans nombre A l’abri des cris et des bombes
Mesdames Palmyre et Lia Je vous devine dans ces pages, A l’âge de ma mère, devenues Femmes vaillantes pleines de courage
Et vous déplore, Inconnues, De ne savoir vos existences Qu’à l’instant où vos vies défaillent
A travers le chagrin immense De l’annonce de vos funérailles