Des taches pivoines se posent Marquant la lagune d’ecchymoses On dirait que l’eau se barbouille De framboises et pétales de rose
Un ondoyant ballet révèle En camaïeu nacre à fuchsia, Une mélodie de tons pastel Jasmin blanc veiné de lilas
Dans l’air, vaporeux et flou, La scène sans cesse se joue Des soieries veloutées s’envolent, Des jupons de mousseline folle, Gonflent, se balancent et caracolent
La bonbonnière soudain s’agite, Et tel un élan symphonique, A l’unisson, frôlant les aulnes Le magma rose s’évapore Vers l’azur pourpre et le néant
Une cacophonie s’échappe D’un amont de végétaux denses Des cris de fête foraine percent L’air épais des cédrats géants
La pastorale toute dentelle S’est mutée en capharnaüm Des sons piquants comme des agrumes Stridulent et craquent aux tympans
Le tableau floral des baies roses, Des airelles aux touches de figue, A laissé place aux décibels ; L’air est acoustique et cruel.
La vue se brouille et, se mélangent, Dans la lourde chaleur accablante, Des couleurs criardes qui explosent Et des brouhahas assommants
Les Perruches ont ouvert le bal.
Mais les danseuses Flamants roses, Ont disparu du festival.