Depuis longtemps déjà vos pas croisaient les miens Sans vraiment se connaître nos mondes étaient voisins En nous apercevant au mieux nous échangions Quelques sourires distraits par simple correction
Rien ne se produisait si l’on se rencontrait Mes yeux sur vous glissaient car tout nous opposait Et mon air déluré, et votre allure si sage Et le nombre d’années qui séparaient nos âges
Par un doux soir d’été nos pas se sont rejoints Et nous avons marché sur le même chemin Nous avons échangé quelques banalités Et après quelques rues nous sommes séparés
Puis sont venus vos lettres et vos mots délicats Votre timidité en plein cœur me touchât Je fus très étonnée mais je l’avoue flattée De lire vos compliments si joliment tournés
Doucement nous avons appris à nous connaître Nos âmes ont entamé un grand ballet de maître Je vous ai pris la main pour guider notre envol Vers le pays des rêves et des émotions folles
Nous avons dépassé toutes nos différences Nos cœurs étaient légers et ivres d’insouciance Nos jours ont découvert le parfum de la joie J’en oubliais jusqu’à la bague à votre doigt
Mais si je l’oubliais d’autres y pensaient pour moi Les esprits étriqués jalousaient nos émois Au nom de la morale ils se sont acharnés Leurs langues au venin sale se sont déchaînées
A force de tourments et d’orages violents D’ennemis inconnus aux actes malveillants Malgré nos sentiments nous avons abdiqué Incrédules devant tant de médiocrité
Avec le temps bien sûr nous savons que l’oubli Pansera les blessures de nos esprits meurtris Nous avions découvert la voie de la passion Nous errons orphelins vers celle de la raison.