J’aimais à passer de longues heures au grenier Ecoutant le silence de la douce pénombre Et laissant lentement mes pensées s’envoler Bien installée au fond d’un fauteuil de bois sombre
Indolente et tranquille, les yeux à demi clos, J’inventais d’autres mondes, des lieux imaginaires, Des histoires de ballons, de bulles ou de chevaux, D’étoiles, de vagabonds, ou de jolies sorcières.
Un beau jour tous mes rêves furent teintés de bleu Soleil bleu, lune bleue, vagues bleues et ciel bleu Et j’ai vu dans les airs un très long ruban bleu Emportant dans son vol une jolie clé bleue
Encore sous le charme de ces jolies images Je me suis relevée à demi étourdie Il était déjà l’heure de redevenir sage Et d’oublier un peu cette exquise utopie
Comment pourrais je décrire mon immense surprise Lorsqu’en ouvrant les yeux j’ai vu là sur le sol Comme venue d’ailleurs, poussée là par la bise, La clé bleue de mon rêve, ayant fini son vol.
Depuis cette journée je ne sais plus très bien Si la réalité et les rêves ne font qu’un. Et je brûle de savoir ce qui m’attend là bas, Dans ce monde nouveau que la clé ouvrira.