Je te connais si peu, entendras tu ces mots, Issus de mon histoire, pour apaiser tes maux ? Ouvriras-tu ton cœur et ton âme en déroute, Et me prêteras-tu quelques instants d’écoute ?
Je ne suis pas de ceux qui feront la morale A ceux qui épuisés, à force d’avoir mal, En oublient la raison et les règles « cathos », Au point de se blesser, se saigner au couteau.
Je ne te ferai pas de palabre stérile Sur les joies de la vie, ce serait inutile ; Tu sais bien mieux que moi ce que sont les souffrances, Qu’il nous faut endurer dès que s’éteint l’enfance.
Ecoute simplement mon cœur qui se déchire, Chaque fois que ta lame plonge et se retire, Regarde sur mes lèvres la rageuse écume, Jaillir lorsque je lis tes élans d’amertume.
Observe au fond de moi les profondes blessures, Devenues aujourd’hui simples égratignures, Vois comme les années ont réduit à néant, Le mal qui me plongeait dans un gouffre béant.
Ne crains plus les tourments et les pensées funèbres ; La lumière finira par vaincre les ténèbres, Dévoilant au grand jour ton véritable éclat, Et cette profondeur que les autres n’ont pas.