En découvrant l’histoire, dans mes livres d’école J’ai perdu tout espoir d’une belle auréole Au dessus de nos âmes, découvrant horrifiée Les innommables drames par l'homme engendrés.
J’ai voulu refermer brusquement mon ouvrage Et ne plus regarder ces terribles images Mais le maître, appliqué , poursuivit sa leçon Sans même remarquer mon immense émotion.
Envolées l’innocence et la joie que j’avais Et brisée ma confiance pour l’homme à jamais J’ai dû me résigner, constatation amère A n’être que lignée de ces faiseurs de guerres
Athée, il était vain de chercher réconfort En ces écrits divins, jurant qu’après la mort Tout devient merveilleux, et qu’il suffit d’attendre Pour être enfin heureux, d’être réduits en cendres.
Il me semblait curieux, du haut de mes six ans De croire en un bon Dieu, infiniment puissant Mais qui ne pourrait pas éviter les malheurs Et qui resterait là, témoin de nos horreurs.
Ne sachant plus en quoi, ni en qui avoir foi J’ai vite fait le choix de me tourner vers toi Nature enchanteresse offrant depuis toujours Avec délicatesse tes trésors chaque jour
Je me suis enivrée de tes senteurs fleuries J’ai noyé mes pensées dans ton ciel infini Le vent a caressé longuement mes cheveux Jusqu’à ce qu’apaisé mon cœur s’endorme heureux
Grâce à toi j’ai repris doucement mes espoirs Voyant que tout ici n’était pas vraiment noir Et qu’il y avait sur terre pour qui savait le voir Un monde de lumière sans rien d’illusoire
Bien des années plus tard quelle fut ma déception Voyant ce cauchemar à la télévision : D’innombrables mortels fauchés en Asie Par la lame cruelle de ton Tsunami
Je ne crois plus en rien, puisque tu sais tuer Aussi vite, aussi bien que les vils guerriers Je repense la nuit aux voix qui se sont tues Et sombre dans le puits des illusions perdues.