La lune est de mes nuits la tendre souveraine, Donnant à mon visage un teint de porcelaine. Capricieuse elle vole mes heures de sommeil, M'imposant de pénibles et longs instants de veille.
Envoûtée je me lève et vais à ma fenêtre. Derrière un gros nuage, elle joue à disparaître, Privant ainsi mes yeux de sa sombre clarté, Malicieuse cherchant à se faire désirer.
Puis le vent la dévoile, découvrant lentement, Ses froids rayons jetés comme nonchalamment, Sur les milliers d’étoiles , ses disciples fidèles.
Lorsqu’elle se montre enfin, tous les astres s’inclinent. Son éclat, sa froideur, m’égarent et me fascinent, Et je bois sa beauté comme un poison mortel.