Je suis là, aujourd'hui, juste devant l'église, Où la cérémonie des adieux s'éternise. Je ne sais rien de toi, pas même ton vrai nom, Mais connais les refrains de toutes tes chansons.
Je me fous des médias et des gens qui se pressent. Je reste plantée là, chavirée de tristesse, Car tu étais pour moi le meilleur des amis, Caressant de sa voix mes journées et mes nuits.
Depuis plus de vingt ans j'écoutais, transportée, Tes mots bouleversants, ta musique enchantée. Poète magicien aux allures de grand fou, Ton sourire enfantin me consolait de tout.
Comment vivre à présent, privée de ton génie, Et de ce grand talent qui éclairait ma vie ; Il n'y avait que toi pour offrir à mes rêves, Les jours d'accablement, quelques instants de trêve.
Tu emportes avec toi la moitié de mon âme, Et bien que tout en moi s'effondre et te réclame, Je n'aurai plus jamais la force d'écouter, La douce poésie que tu nous a laissée.
Je rangerai mes disques loin de la lumière, Et laisserai le temps les couvrir de poussière. Je ne suis plus de ceux qui peuvent ressentir La joie de t'écouter sans se sentir mourir.