Le temps est illusion, chimère dérisoire, Séduisante invention, et rassurante histoire, Pour nos pauvres esprits, assoiffés de repères Et bien vite troublés pas le moindre mystère.
L’homme a toujours voulu briller par sa raison Et trouver les réponses à toutes ses questions. Il s’est donc épuisé à chercher les mesures, Dépeçant nos journées en petites « coupures ».
Le voilà satisfait de son trait de génie : Du « siècle » à la « seconde », il a tout défini ! Alors que notre histoire abonde en témoignages Démontrant notre erreur de croire en ce mirage.
Les amants vous diront de leurs nuits embrasées Que toujours elles s’achèvent aussitôt commencées. Leur bonheur d’être ensemble est d’une force telle Que le rythme du temps devient course cruelle.
A peine séparés, les mêmes personnages, Découvrant brusquement le manque et ses orages, Accuseront les jours de traîner en longueur Et de durer des siècles au lieu de quelques heures.
La seconde parfois peut paraître éternelle, Lorsque la vie bascule, d’un tour de manivelle, Que la mort vient frapper l’être que l’on aimait Et que tout se déchire et s’éteint à jamais.
Le temps n’existe pas et nous le savons bien, Même si nous feignons d’y croire au quotidien. Ne reste qu’un mystère, une ultime question : Que sont ces lignes creuses au milieu de mon front ?