Je découvre au matin une mer agitée Le froid de l’air marin vient mes joues enflammer Le vent glacial et fort agite mes cheveux Tel un blizzard du nord, il fait pleurer mes yeux
Les grondements de l’eau, mystérieux et profonds Semblent clamer les mots d’une lourde obsession Les mouettes immobiles en sont intimidées Et restent au sol tranquilles, en silence et figées
Le ciel se fait si lourd qu’il pèse sur ma tête Tu es là mon amour, par miracle peut être Pour prendre dans ta main mes doigts frigorifiés Et me promettre un bain d’eau chaude et parfumée
Nous respirons l’air pur, aérons nos esprits Rions de nos allures, oublions nos soucis Et marchons chancelants, bousculés par le vent Regagnant lentement notre chambre d’amants
Dans un lit de tiédeur nous cherchons réconfort Et c’est avec douceur que s’enlacent nos corps Alors que tendrement nos plaisirs s’entremêlent Au loin le grondement de la mer nous appelle.
Nous ne résistons pas à son invitation Séduits par ses appas, vers elle nous repartons Mais la mer n’est plus là, elle a plié bagages Comme si de nos ébats elle avait prit ombrage.
Ses cris se sont mués en murmure éloigné Les mouettes rassurées recommencent à voler Le vent est bien plus doux,l’ambiance est agréable Nos yeux déconcertés ne voient plus que du sable
Nous errons, amoureux, sur cette immense plage Et nos pas hasardeux cherchent en vain le rivage Nous nous émerveillons de tous ces coquillages Emus nous approchons joue à joue nos visages
Obstinés nous marchons sans nous lâcher la main Vers cette direction d’où le bruit nous parvient Jusqu’à voir à nos pieds les faibles vaguelettes De la basse marée achever leurs pirouettes
Le soleil tout le jour était resté lointain Mais pour un instant court il se dévoile enfin Perçant dessus nos âmes un gros nuage sombre Et jetant sur les vagues le reflet de nos ombres