C’est par curiosité que je suis venue voir Cet étrange concert à l'Olympia ce soir ; Musiciens du passé dont le nom n’est connu Que de quelques aînés ayant longtemps vécu.
Quelle joie d'observer sur la scène éclairée, Venus reconquérir un public oublié, Quelques sexagénaires, enthousiastes, endiablés, Virtuoses de basses, de guitares et claviers !
Un bonheur absolu se lit sur leurs visages, Effaçant les années, le temps et ses ravages. Leurs âmes sont comblées de retrouver ici Les battements de mains d’une foule ravie.
On se sent propulsé vers une ancienne époque ; Les artistes ont gardé leurs vêtements loufoques, Rebelles comme au temps de leur folle jeunesse, A un âge où la norme est pourtant la sagesse.
Dans la salle, un vieil homme en oublie l’entourage. Il danse et gesticule, faisant fi des usages, Replongé brusquement dans ce monde d'antan, Où il vivait heureux, ingambe et insouciant.
Son dos n’est plus courbé, il se laisse emporter. La fatigue des ans s'est soudain envolée. Son regard fatigué reprend vie comme si Le poids du temps passé venait s’éteindre ici.
La magie de l’instant fait que rien ne sépare Les beaux adolescents des grisonnants vieillards. La musique est lueur, magie et doux mirage, Car si elle touche un cœur elle peut en gommer l’âge.