Tranquille est mon esprit en ce lieu protégé ; Le fardeau de la vie semble ici allégé. Les draps ont conservé la tiédeur de la nuit, Et l'idée de bouger me fatigue et m'ennuie.
Un filet de clarté à travers les persiennes, Semble vouloir troubler ma paresse sereine, Mais je reste insensible à cet appel du jour, Rêvant de prolonger cet instant pour toujours.
Je garde les yeux clos et l'âme nonchalante. Mon amour dort encore, dehors un oiseau chante. Je ne saurais troubler l'indicible bien-être, Qui depuis mon réveil enveloppe mon être.
Que les autres matins sont tristes et sans saveur ! Sombres annonciateurs de journées de labeur... Mais en ce premier mai, je savoure, allongée, L'incroyable bonheur d'une nuit prolongée.
