Ce soir le ciel est sombre et la rose s’éteint. Elle meurt doucement dans son vase en étain. Ses pétales fanés ont perdu leur parfum Et sa tige courbée semble implorer la fin.
Son éclat flamboyant n’est plus qu’un souvenir. Elle a laissé son teint et sa beauté ternir. De la superbe fleur il ne reste plus rien ; Ni la belle couleur, ni le charme aérien.
L’amertume envahit celui qui la regarde. N’osant pas la jeter, il l’arrose et la garde, Comme s’il espérait la voir soudain revivre, Regrettant la magie du parfum qui enivre.
Encore prisonnier d’elle, il reste à rêvasser, Comme ces vieux amants dont l’amour est usé, Mais qui par nostalgie n’osent tourner la page De ce bonheur jauni comme une ancienne image.
Si dure que puisse être la réalité, La rose va s’éteindre pour l’éternité, Et le sort de l’amour est loin d’être plus tendre, Car jamais la passion ne renaît de ses cendres.
