Il existe un poison plus amer que la mort : Un venin très puissant que l’on nomme remords. Il ronge les entrailles et tourmente les nuits De celui qui se laisse ensorceler par lui.
Ne sous-estimez pas ses influences sombres ; Tel un félin patient il se tapit dans l’ombre, Guettant sournoisement la minute propice Pour attirer sa proie au fond du précipice.
Il peut attendre ainsi de nombreuses années Et près d’un lit de mort brusquement s’acharner A remuer la boue au fond de nos mémoires, Cherchant le repentir le plus lourd, le plus noir.
Un vieux mensonge enfoui, quelques mots regrettés, Un pardon refusé par trop de vanité Peuvent alors suffire à briser l’existence D’un être auparavant serein et sans souffrance.
Il est vain de chercher un quelconque remède ; Le mal est si violent qu’il ne souffre aucune aide. Il fait de chaque humain qu’il parvient à blesser Un fantôme à jamais prisonnier du passé.