J'irai par ces matins, léger et triomphant, Fouler d'un pas menu la luzerne et le thym. Le point du jour naissant me verra diablotin, Esquisser au printemps un tango argentin. J'irai par ces matins, léger et triomphant. Mon coeur sera joyeux, joyeux comme un enfant.
J'irai par ces beaux jours, insouciant et bonhomme, Cueillir dans les jardins, dans les clos alentour, La rose flamboyante aux ailes de velours, Modelée par l'été de ses rayons d'amour, J'irai par ces beaux jours, insouciant et bonhomme. Mon coeur sera galant, galant comme un jeune homme.
J'irai par ces doux soirs, radieux et débonnaire, Confier à l'automne la merveilleuse histoire, Promener lentement, le sourire en fanfare, Les fleurons de la rose, les lauriers de César. J'irai par ces doux soirs, radieux et débonnaire. Mon coeur sera patient, patient comme un bon père.
J'irai par ces nuits bleues, glorieux et centenaire, Bâtir de ces allers des tableaux merveilleux, Pour mes petits enfants assis au coin du feu, Les draper pour l'hiver de récits mystérieux. J'irai par ces nuits bleues, glorieux et centenaire. Mon coeur sera heureux, heureux comme un grand-père.