Les plus grandes douleurs, Eperdues, de pudeur, Discrètes, sont muettes. La mienne est au balcon Qui joue de l'hélicon Et joue de la trompette. La vie est ainsi faite. Je fais tout de travers. Je joue de la trompette Plutôt que de me taire. Pourtant, j'ai pour l'amour, La plus rose candeur Et pour le mettre au jour J'y consacre des heures. Pour déclarer ma flamme J'en fais tout un ramdam Me conduis tel un clown Me noie dans un saloon. Eh oui, je suis peureux Pour faire des aveux ! Un amour authentique M'a rendu dyslexique. Je me ruine et patine. J'ai l'amour en sourdine ! Je suis bien pathétique, Ne suis pas athlétique, A ce jeu dangereux Mais je ne suis pas creux. Je suis… philharmonique ! Pour vous parler d'amour J'ai besoin d'un tambour. Je pianote des doigts, Ankylosé d'émoi. Besoin d'un troubadour Pour vous parler de moi. Mais, voyons, écoutons Cette déclaration :
Le jour où je vous vis Sur le champ vous me plûtes Tel le cor d'harmonie S'éprenant de la flûte. Mais point vous ne le sûtes Trop je vous admirasse Que penserait le luth Voyant la contrebasse ?
Vous la trouvez cocasse ? Mettez vous à ma place ! La trouvez ingénue ? Je me suis mis tout nu ! Un peu de compassion ! Voyez mon émotion !