Ludivine, Fée divine, Tes fredaines, La fontaine S'en souvient Quand revient En chantant Le printemps.
Feignant la détresse, Ta voix charmeresse Appelait à l'aide. Or tu n'es pas laide, Fée de la forêt, Même à déplorer L'amour oublieux De la fée du lieu.
Moi qui allais à l'aventure En quête d'une sépulture Car une nymphe au cœur infâme M'avait brisé le cœur et l'âme, Sous la fontaine je t'ai vue, Moment de bonheur imprévu... Écoute, belle des halliers, L'histoire du preux chevalier :
Je suis celui venu d'une contrée lointaine Et je fus l'ingénu d'une nymphe hautaine Quand mon cœur tout ému battit plus fort pour elle. Mais sitôt que promu son amoureux, querelles, Disputes, différends déferlèrent bientôt ; Le chevalier errant regrette son château, Il reprend le chemin qui ne finit jamais Et de tendre la main se garde désormais.
Ainsi j'allais à l'aventure En quête d'une sépulture Quand je t'ai vue sous la fontaine. Honte à qui court la prétentaine, Je ne suis pas de ces gueux-là De peu de foi, mon Dieu, ceux-là Toujours parés à s'enflammer, Moi je voulais juste t'aimer.
Mais tu es volage. Les gens du village Disent : « Fée frivole, Ton cœur vole, vole Pour mieux abuser, Fée qu'on dit rusée, D'un tour cavalier Quelque chevalier. »
Belle instable, Rétractable, Interlope, Je galope Le cœur las Loin des lacs Qu'inconstant Ton cœur tend,