Les bons ânes gris qui vont dans les champs Sont bien élevés, et polis, et tout, Alors qu’ils me voient passer en marchant, Ils me saluent bas, très bas mais surtout Ils viennent vers moi de leur pas serein Et leurs grands beaux yeux regardent mes yeux, Eux ne parlent pas, moi je ne dis rien, C'est un moment doux et silencieux.
S'il me faut un jour revenir sur Terre Pour recommencer à vivre une fois, Ô braves baudets, voici ma prière : Que je devienne âne et qu'alors je sois Debout parmi vous dans les prés en fleur Qui bordent la route où quelque passant Un matin de mai ouvrira son cœur Aux bons ânes gris qui sont dans les champs.