Il m’arrive souvent, méditant sur la plage, De regarder la mer dans sa robe d’écume Et de songer à ceux, qui par un soir de brume, Sans crainte s’embarquèrent pour leur dernier voyage.
Capitaines, officiers et hommes d’équipage, Tous avaient dans le cœur des rêves merveilleux, Des îles de dentelle dans un ciel toujours bleu, Des dunes de sable blanc, de lumineux rivages.
Sur leurs puissants vaisseaux ils vivaient l’aventure, Mais ce fut pourtant là, cruelle destinée, Que par un soir funeste leur vie s’est achevée. Que l’océan devint profonde sépulture.
Quelles furent à cet instant leurs ultimes pensées ? Ont-ils appelé Dieu d’une voix qui expire ? Ou au moment de rendre leur dernier soupir, Ont-ils vu dans un rêve, ceux qu’ils ont tant aimés ?
Le saura-t-on jamais, mais au fond de mon cœur J’aime m’imaginer que les grands goélands Qu’on voit danser le soir dans le soleil couchant Sont ces marins veillant leur dernière demeure.