Abruti, branquignol, monstre dégénéré Il est des mots d’amour plus galamment troussés Qu’une muse langoureuse susurre d’une voix douce A son poète aimé, sur un tapis de mousse.
Mais aujourd’hui ma muse, foin des grands sentiments, De l’amour qui se chante, des soupirs à tout vent, N’avait pour son poète, à deux balles il est vrai Que reproches et colère, à lui dire en secret.
Que nenni de je t’aime, de « nous deux pour toujours », De « serre-moi très fort, et la nuit et le jour », Il était loin le temps des rendez-vous joyeux Des mots tendres et doux, des « pour la vie, nous deux »
Mais je sais que demain, câline dans mes bras Ses lèvres sur mon cou, ma muse se blottira, Et que tombant du ciel, comme un présent des Dieux, Une étoile d’amour brillera dans ses yeux.