Les jours s'occupent sans escale jouant de mémoire Alléluias colorés et funestes mélopées. Ma vie fleurit mille fleurs indigènes en exutoire Et recueille celles qui embaument ses années.
Tel dracon, le temps décrète et découpe ses saisons. Le lilas seul meurt près des mauves en exubérance. L'ombre longue des heures grises voile les maisons Et les sédons qui gèleront avant leur renaissance.
Quand mes soucis seront avalés, fanés ou noyés Et que mes lierres libres déborderont des vasques, J'abonderai de joie pour colorer mes jours lavés Et je filouterai la clarté des marées sans masques.
Je suspendrai mon jardin dans un pays très lointain Là où les châtelaines seront toutes souveraines Mon coeur en éden narrera à mon être mondain Toutes ses beautés spontanées, cultivées et saines.