Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre. Le sida (puisqu’il faut l’appeler par son nom) Fait aux enfants la guerre. Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés : On n’en voyait point occupés à chercher Le soutien d’une mourante vie Les loups n’épiaient plus la douce et l’innocente proie Plus d’amour partant plus de joie Le monde tint conseil et dit Mes chers amis Je crois que le ciel a permis Pour nos péchés cette infortune Que le plus coupables de nous se sacrifie Aux traits du céleste courroux Peut-être il obtiendra la guérison commune. Ne nous flattons donc point ; Voyons sans indulgence l’état de notre conscience Que vous avaient ils fait ! nulle offense Je me dévouerai donc s’il le faut Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse Ainsi dit l’enfant puisqu’il faut parler net Déjouons ce maudit animal ce pelé ce galeux d’où vient tout Le mal.