Vos
poèmes

Le poète reste devant sa feuille
Comme le peintre devant sa toile.
Toile d’araignée, près de mon cercueil
Qui me servira de linceul.

Seul les petits vers de terre
Parviennent à rentrer dans ma caisse
« Bon appétit ! » ils crièrent.
En entré, ils sucent ma graisse

Les uns commencent par ronger ma peau,
Les autres dégustent mon cerveau,
Jouant à cache-cache dans mes boyaux
Me vidant morceau par morceau.

Moi, je les laissais faire, riant ! ?
Ils étaient ivres de mon sang.
Ils m’ôtaient mes souillures
M’offrant une odeur de pourriture.

L’araignée continuait à brodée
A l’intérieur de mon crâne fêlé
Recouvrant ainsi ma raison
De son linge poison.

Je ne riais plus
Je venais d’offrir un festin
A ces affames souterrains.

Le 6 juillet 1992

Le peintre et le poète se tuent.