Face à face
Voici le temps du face à face,
Je suis le guerrier de mon propre néant,
Seul devant moi-même, sans arme.
J’ai arrêté d’écouter mes histoires,
J’ai arrêté de me prendre pour grand,
Je ne crois plus aux images dans ma tête.
La substance de mon être s’efface,
Mes motivations s’envolent, disparaissent.
Tout était faux, j’étais le siège du fléau.
J’ai construit ma vie sur des sables mouvants,
Plus je bouge, plus je m’enfonce, plus je fuis.
Comment stopper ce mouvement funeste ?
J’ai compris, tout est utile, même le néant !
Tout sert à nous faire advenir de nous-même.
Ne plus rien attendre des autres, tout de soi.
Quand on reprend les commandes,
Champ de ruine, personnalité déviée,
Maître des mensonges de soi-même.
S’affronter, être le guerrier des temps,
De l’instant non fuyant, ce fameux présent,
Ouverture totale sans attente, sans pensée.
Il est si dur d’affronter ses pensées,
Ses idées sur soi-même, sur le monde.
Nous déformons tout et nous y croyons.
Nous fabriquons un monde, notre monde,
Où personne ne nous comprends, non personne !
Où tout nous touche sans les mains, sans rien.
Ce sont nos idées qui nous reviennent sans cesse,
Ce sont nos croyances qui nous saignent, nous enchaînent.
Toute cette construction mentale nous rabaisse.
Dans un schéma se régulant à chaque instant,
Par nos doutes, nos peurs, nos réflexions.
Nous avons tissé les liens de notre propre toile.
Et, ligoté de toute part, nous crions au hasard,
Au scandale, ce monde est fou et insensé !
Mais nous sommes le fou et l’insensé !
Nous l’avons alimenté depuis tellement longtemps !
Cette illusion de se prendre pour quelqu’un.
Nous ne sommes personne, nous sommes la masse.
A la masse, oui, tant que l’on ne comprendra pas,
Que nous sommes nos propres bourreaux, nos juges
Et que ces croyances sont la sentence de notre propre ignora
Puis, peu à peu quand les murs ne brillent plus,
Quand nous les voyons pour ce qu’ils sont,
Simplement des barrières, des contres temps.