De mon garde-fou, Je vois l'horizon tout feuillage Que le souffle fait chavirer . Ce souffle qui sans cesse, Dans la tignasse de nervures, Violente en soupirs Les mille touches de verts. Ces touches, de mes verres, S'éparpillent en mille brillances. Les reflets emportés Auraient empli quelques sébiles Dont le bois n'a pour tout ombrage Que celui des chiures amassées. Du vertige en nature Je ne connus que la moitié : En l'air du quatrième au deuxième, Une bourrasque détourna Et broya sur la brique rouge Ce que je vouais au pavé d'en bas. Putain d'air ! ! !
II
Alors que la moelle exsudait Des os d'une charogne qui traînait, Tout perché, J'accrochais l'incisive au fruit brûlant ; Le jus coulant M'échauffait la langue, Comme le ferait la salive D'une demoiselle fruitée Qui épluche ses spasmes. Le tronc de mon habitat Devint foyer ardent : Alors que j'entamais la pulpe, Les flammes léchaient Mes coussinets charnus. Une paysanne Sèche du genou, Rêche du cou, Conduisait son troupeau de porcs. Croyant voir quelques rayons De son soleil Au pied de mon arbre, Elle me grogna : « Pourceau d'la Vierge! ! ! Que glandes-tu au-dessus de l'astre !? ! » L'entrejambe enflammé Je lui beuglai De la cime : « Eh ben ! ma truie toute fripée ! J'ai bouffé l'dessert, Mais j'attends l' rôti! » Salaud d' feu !!!
III
Je flânais, la face à l'horizontale, Prêt à être la proie des cumulonimbus Qui pointaient leurs tétons laiteux Vers le bleu des cieux, Et mes cuirs gouttaient la rosée des prés. J'attends la goutte Qui glissera sur l'aile Pour rejoindre les fosses nasales. J'attends la goutte Qui me donnera des larmes Au goût de la source. J'attends la goutte Qui fera de mes lèvres Une fraîcheur. Ahh !!! doux crétin... Des grêlons ! Le ciboulot canardé par des grêlons ! La face toujours à l’horizontale, Mais pour injurier 1’alentour, Je pris en pleine glotte La pointe d'un barbelé... Je brillais bientôt au soleil. Branleuse d'eau ! ! !
IV
Affalé sur le foin Je fais cadavre . La bouche ouverte en coin J'aspire un brin sans prendre garde Et j'étouffe . Garce de terre ! ! !