Palissades Souvenirs, mondes étranges Jardins piquetés, appentis De grandes maisons de briques qui arasent l’été Une tranchée où passe une double voie ferrée Ce long clocher austère
Palissades Les enfants s’imaginent Déserts remplis de riens Longues histoires dévidées, gratifiées de sourires Gravitées projetées, insouciances sereines Pérennes et naïves
Palissades Après midis austères Assis dans le gravier Espérances inutiles, destins déjà morts nés Lendemains qui distillent d’inutiles projets Joyeusetés d’enfances
Palissades Attentes, teintures d’oubli En jeudis éphémères Quelques années déjà de « passés » sur la terre Décennies à venir pas même envisagées Aux âges déraison
Palissades Le silence du vide Et l’esprit en vacance Chiendent qui néanmoins perce sous le ballast Que de vieux jardiniers s’échinent à arracher Maugréant sous le ciel
Palissades Sépia, pliures de cliché Punaisés sous le front aux voliges d’avant La peur d’y retrouver toutes ces heures perdues Ranger dans ce grenier Mes cinquante années