Belle Comme un matin de printemps Belle Plus encore qu'il y a vingt ans Elle est là Attendant Comme au bon vieux temps Le temps Que cesse de souffler le vent Sur le sable mouvant Et parfois émouvant De nos vies éphémères De nos vies qu’on enterre Qu’on enterre trop souvent A cent pieds sous terre
Je l’ai rencontrée ce matin A la croisée des chemins Un rosier à la main Elle a quelque chose de divin Ses yeux sont verts comme nos raisins Son visage est doux comme le jour Rayonnant de joie et d'amour Et quand elle sourit au monde Elle devient un champ où abonde La joie et l’allégresse Où l'on va y cueillir Sans le crier et sans le dire Des bouquets de tendresse
Elle parle souvent Toujours à mots couverts Pour dire sa folle envie De cueillir la vie Dans ses mains juvéniles Et la terre entière Sans se lasser Sans se presser Se met à penser Se met à danser Pour réunir les îles Pour renouer les fils Les fils encore fragiles De nos vies séparées De nos vies désemparées De nos vies à réparer