Ma ville a cessé d'être ce qu'elle a toujours été La perle de nos villes la reine de nos cités Elle a perdu ses racines et l'âme qui l'habitait Souffrant tout l'hiver suffoquant surtout l'été
Ma ville de nouveau est la cible des vautours Que partout on retrouve au moulin et au four Tantôt coté jardin tantôt coté cour Stressant sans vergogne ses tourelles et ses bourgs
Ma ville toute ma ville s'est peu à peu délitée Elle ressemble à une bête par la laideur habitée Le temps dans ma ville s'est soudain arrêté Et avec le temps pour longtemps la douceur de l'été
Dans ma ville on ne sait s'il fait nuit ou s'il fait jour On s'en va on revient on s'emballe on se bourre La bêtise et l'ennui sont hélas de retour Chassant à coups de drames et l'humour et l'amour
Parle-moi ô ma ville de tes heurts et malheurs Parle-moi ô ma ville de tes peurs de tes leurres Mais aussi de tes rêves enfouis dans ton cœur Pour apaiser un peu ma peine et contenir ma douleur
Parle-moi ô ma ville de tes prouesses d'antan De tes poètes aussi qui chantaient tout le temps Sans jamais quitter l'areine ne fut-ce qu'un instant Le retour du soleil et l'annonce du printemps
Parle-moi ô ma ville de nos amours d'enfance Quand la main dans la main nous voguions en silence Cherchant au fil des mois l'eau de rose et l'eau de chance Et chantant à coeur joie les plus belles de nos romances
Montre- moi tes demeures aux toits rouge vermeil Ouvre-moi tes patios aux couleurs du soleil Pour entendre tes clameurs dans le creux de l'oreille Et attendre que ton jour un beau jour se réveille
Mon amour pour toi est toujours sans limites Il vit dans tes veines dans tes artères il s'abrite Quand je circule en toi tout mon cœur palpite Et mon bonheur est grand quand je contemple ton site
Mais ne désespère jamais ô ma mie ô ma ville Viendra le temps où des héros comme Achille Plus habiles que Pâris mais surtout plus habiles Feront de toi comme Constantin la plus belle de nos villes