Trop souvent dans mes nuits me revient en lumière Ce visage brûlant, profond comme la mer Cet iris noir, ce reflet bleu, si clairs Percent mon cœur ainsi que le feraient Les traits étincelants d’une précieuse pierre.
Dans cette chevelure Sombre comme l’Espagne et ses denses forêts Je m’étouffe et murmure Tel l’aigle fier qui meurt, empêtré dans des rets.
Mon cœur ne croira pas mon âme clairvoyante Quand elle lui dira qu’il faut fuir ces images. « Pauvre cœur, tendre cœur ! vois combien, sur ces sentes Cet impossible amour n’est qu’un bien vain voyage ! - Âme cruelle, ô toi ! sentiras-tu jamais Comme est bon ce parfum de tendre soir de mai ? »
Tels ils flottaient, figés, l’un trop bleu, l’autre grise Comme une fumée molle aux vapeurs immobiles S’enroulant l’un sur l’autre et se fondant, en prise A la folie du doute et d’espoirs volubiles.
Et toujours ce regard Chaud comme le soleil, glacé comme la lune Incertaine fortune Sera charme et douleur dans mes sommeils hagards.