Un noir de nuit, ce soir de juin, m’a recouvert Par tous mes sens, en ma chair, en mon âme, il a Posé comme un linceul sur mon cœur ici-bas Ci je reposerai, ci gésiront mes vers.
Car je suis seul. J’ai froid. Plus seul et solitaire Que le navigateur au milieu de la mer Le ciel d’orage, aux lourds nuages, fit sur moi Plus d’effroi qu’en la voile, un fort vent de noroît.
Il me berce, pourtant, ce chant de mazurka Et celui des grillons par ma fenêtre ouverte Il m’enivre et m’emporte au-delà des eaux vertes Vers celle à qui je pense, en vain…qui oublia
Les mots que je lui dis, un soir, ou bien jamais…
Il me reste, en couleurs, son visage en lumière Pour fondre mes pensées sur ses lèvres amères Pour voir dans ses cheveux des éclairs et pour perdre
Perdre mon regard bleu dans ses yeux noirs de jais.