Balade à Cheval
Jadis, la Préhistoire, au rythme léthargique,
A peint sur les parois des grottes obscurcies
L'image des chevaux, par des marqueurs noircis,
Très souvent decimés pour cause hippophagique !
Docile, le cheval conquit droit de cité :
Il servit de monture au vaillant cavalier.
Grâce au collier d'épaule il devint familier,
Transportant les Humains dans leur diversité.
Puis la mythologie l'éleva au pinacle :
Il fut cheval ailé sous le nom de Pégase.
Hercule lava les Ecuries d'Augias,
Deux fleuves détournés permirent un tel miracle !
Ulysse, quant à lui, en stratège rusé,
Construisit tout en bois un énorme cheval
Bourré d'hommes armés que son Troyen rival
Introduisit dans Troie, bêtement abusé...
D'autres chevaux connurent la célébrité :
Bucéphale, Vizir, Varenne et Ourasi
Rossinante, Big Ben, Incitatus aussi,
Tous furent admirés pour leur célérité.
La couleur de leur robe est assez variée,
Alezan pour marron, café au lait pour sable,
Isabelle ou Souris, aucune n'est passable
Et le Blanc leur va bien comme à la mariée !
La technique en progrès expédie au chômage,
Abandonnant la ferme alors mécanisée,
Le puissant Percheron quasi-tétanisé
De ne pouvoir muter pour un défunt halage.
Qu'allons-nous devenir, nous les costauds actifs ?
Hennissait ce cheval aux illusions perdues.
Les maréchaux-ferrants de tristesse éperdus
Dans les Cirques soignaient tous les sabots plaintifs.
L'élégant, le plus beau, le splendide bijou,
Est le pur-sang arabe élévé à Coimbra
Dont la vivacité stigmatise un cobra,
Semblable au Cadre noir de Saumur en Anjou.