Silencieuse et froide, elle tombe sans bruit, Humble dans sa blancheur, comme humble est la violette, Exhalant son parfum, telle sous la violette, Une amante promet la cueillette d'un fruit.
La neige n'est que pluie de flocons cotonneux Destinés à pourvoir la nappe phréatique, Obéissant aux lois de la géophysique, Après franchissements de terrains sablonneux.
Les forêts de sapins se sont vêtues de blanc; Leurs aiguilles pointues ont perdu leur teint vert, Entièrement parées des charmes de l'hiver, Formant sous le soleil un spectacle troublant.
Artiste, elle a sculpté ce merveilleux décor, Accueillant l'amoureux des plaisirs de la glisse, Enivré de vitesse en la surface lisse, Accélérant sans cesse, et toujours et encor !
La montagne enneigée montre son exigence Ignoble d'exposer sur l'autel de ce sport, L'Holocauste cruel endeuillant l'affreux sort Des Risque-Tout vaincus de par leur imprudence.
La neige offre aux Enfants des vraies mines de joie. Ils dressent allègrement leur bonhomme de neige, En chantant tout autour, en un bruyant manège, Ignorant que le soir, l'horizon bleu rougeoie !
Si, sur les rails, un train peut en cacher un autre, Il est égal danger sur la route blanchie, Qu'une plaque cachée de verglas mal franchie Conduise l'imprudent dans l'Eden d'un Apôtre !
La neige est un cadeau provenant du Très-Haut. Sachons l'utiliser en toute déférence, Et que nos actions fassent la différence Entre la joie de vivre et l'appel du Cahot !
