Par un beau matin de printemps, Un Renardeau plein de jeunesse, Au corps d’élégante finesse Use de sa vie à plein-temps. Le cœur joyeux, tout gambadant Sautant sur tout ce qui bouge… Un papillon, une fleur rouge, Ou un mulot se baladant. Tout près de lui, son Bisaïeul Courbant, par les ans, son échine, Un corps vieilli, faible machine, Il l’épiait du coin de l’œil ! « Sois vigilant, mon cher Petit, Partout le danger menace, Du ciel fonce un gros rapace, Au sol un fauve en appétit… » Ainsi le Bisaïeul parlait, Enrichi par l’expérience, Alors que la tendre enfance Apprécie toujours le bon lait. C’est pourquoi le Renardeau, Avec le sourire aux lèvres, Objecte en paroles mièvres Une opinion « ab absurdo » !
Tant il est vrai que la jeunesse, Idéal printemps de la vie, Doit écouter avec envie Les bons conseils de la vieillesse.