Gardiens des souvenirs tout en haut des maisons, Leur silence est plus fort que le plus fort vacarme. Ils furent les témoins de nombreuses saisons Où s'égayait un rire, où pleurait une larme !
Emerveillé, l'Enfant assure la relève, Observant les objets à l'usage inconnu, Objets inanimés générateurs de rêve, Eveillant les désirs d'un esprit ingénu.
L'Adulte se complaît dans ces charmants musées, Riches en parchemins, habits et girandole Ornant le bal joyeux des danseurs amusés, Au son des tambourins scandant la farandole.
Et les parfums d'antan embaument nos greniers. Une douce clarté mythifie la présence Invisible mais vraie, que l'on ne peut nier, De nos chers Disparus déjouant toute absence.
Ayons pour ces greniers beaucoup d'affection. Gardons-nous, à jamais, d'en opérer le vide, On subirait alors un choc d'affliction, Sous l'empire indécent d'un sentiment morbide.