En ces temps où la neige, et le froid, et le vent Mordent avidement dans la chair des Humains; En ces temps où la faim se déchaîne en privant Les trois-quarts des Vivants du moindre lendemain...
Pense, je t'en supplie, à ton bonheur d'Humain, Toi qui n'a à souffrir, ni du froid, ni du vent, Toi qui es assuré de tous tes lendemains, Mon vieil Européen, fais un pas en avant !
Ton corps rassasié n'a pas de jolies mains, Bien qu'elles n'aient souffert, ni du froid, ni du vent, Va les purifier, sans attendre demain, A la source naissant sous le soleil levant.
Mon vieil Européen, tends donc tes pleines mains A tes frères lointains qui n'ont, pour tout divan, Qu'un lit fait de misère et de noirs lendemains, En ces jours de grand froid, et de neige, et de vent.