Vous êtes un délire au gré de la rosée Et j'ai le goût de vous comme de grappes rouges Vous êtes un soleil qui pleut sur les délices Et de parler de vous me plaît comme de vivre
Vous avez les saisons tour à tour apparues Et se fondant l'une dans l'autre à tout moment Dans votre doux visage autant qu'un ciel limpide Vous avez les saisons et les couleurs du temps
Vous êtes la viole et vous êtes l'archet Vous êtes le silence au duvet des paroles Vous êtes la parole au secret des baisers Vous êtes le baiser qui parfume les gestes
J'en sais autant de vous que l'être a d'apparences Vous êtes à la fois la parole et le sens Vous êtes la présence et vous faites l'absence Et la fleur de la vie et la fleur de la mort
Je m'abats à vos pieds ainsi qu'un prédateur Je vous immole sur l'autel de mon poème Je vous élève dans le feu du sacrifice Et je meurs et renais dans votre souvenir
Vous m'êtes violence et vous m'êtes douceur Vous m'êtes la tiédeur sapide de l'aisselle Vous m'êtes le suc doux et capiteux des sèves Vous m'êtes la salive et vous m'êtes le sang
Vous m'êtes la raison des phrases insensées Et vous m'êtes le fil secret du labyrinthe Et je brouille à plaisir l'ordonnance d'aimer Pour nous retrouver seuls en vis-à-vis charmant
Éclosion de nuits étoilées dans le jour Fantastiques échos de fins cheveux sonores Colliers de clairs soleils sur la gorge des nuits Chevelure indocile aux doigts d'un fin harpiste
Vous traversez le jour sur le pont des sourires Et vos sourires sont des pastels nuancés Autant fragiles que l'iris d'après la pluie Et le soleil déjà réchauffe nos rencontres
Il n'y a pas d'espoir que nous ne suscitiez Il n'y a pas de temps passé qui vous survive Il n'y a de présent qui ne vous soit voué Miroir béni de l'existence circulaire!
Vous êtes la rosée au calice des mots Et j'ai pour vous bénir retrempé mon langage Mon poème de vous soit bénédiction Vous le commencement et la fin des poèmes