Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Louis LAURENCELLE

Ode dithyrambique

Vous êtes un délire au gré de la rosée
Et j'ai le goût de vous comme de grappes rouges
Vous êtes un soleil qui pleut sur les délices
Et de parler de vous me plaît comme de vivre

Vous avez les saisons tour à tour apparues
Et se fondant l'une dans l'autre à tout moment
Dans votre doux visage autant qu'un ciel limpide
Vous avez les saisons et les couleurs du temps

Vous êtes la viole et vous êtes l'archet
Vous êtes le silence au duvet des paroles
Vous êtes la parole au secret des baisers
Vous êtes le baiser qui parfume les gestes

J'en sais autant de vous que l'être a d'apparences
Vous êtes à la fois la parole et le sens
Vous êtes la présence et vous faites l'absence
Et la fleur de la vie et la fleur de la mort

Je m'abats à vos pieds ainsi qu'un prédateur
Je vous immole sur l'autel de mon poème
Je vous élève dans le feu du sacrifice
Et je meurs et renais dans votre souvenir

Vous m'êtes violence et vous m'êtes douceur
Vous m'êtes la tiédeur sapide de l'aisselle
Vous m'êtes le suc doux et capiteux des sèves
Vous m'êtes la salive et vous m'êtes le sang

Vous m'êtes la raison des phrases insensées
Et vous m'êtes le fil secret du labyrinthe
Et je brouille à plaisir l'ordonnance d'aimer
Pour nous retrouver seuls en vis-à-vis charmant

Éclosion de nuits étoilées dans le jour
Fantastiques échos de fins cheveux sonores
Colliers de clairs soleils sur la gorge des nuits
Chevelure indocile aux doigts d'un fin harpiste

Vous traversez le jour sur le pont des sourires
Et vos sourires sont des pastels nuancés
Autant fragiles que l'iris d'après la pluie
Et le soleil déjà réchauffe nos rencontres

Il n'y a pas d'espoir que nous ne suscitiez
Il n'y a pas de temps passé qui vous survive
Il n'y a de présent qui ne vous soit voué
Miroir béni de l'existence circulaire!

Vous êtes la rosée au calice des mots
Et j'ai pour vous bénir retrempé mon langage
Mon poème de vous soit bénédiction
Vous le commencement et la fin des poèmes