Avec un air d’été soufflant comme une épine Sur l’infiniment bleu d’en bas et puis d’en haut J’ai porté jusqu’à toi mon amour la plus fine Mes regrets les plus beaux
Sur la colline brune on voit des loups qui rient Avec les animaux d’une nuit d’autre monde Je monterai chez eux comme on rentre au pays Des premières secondes
Le pays du début quand les dieux étaient nus Posés sur les galets d’une vague d’enfer Cet enfer délicieux qui fleurit dans les rues De la mer de la mer
Nous nous promènerons sur les plages sucrées Avec les beaux garçons avec les belles filles Avec tous les mots d’or qui pour se faire aimer Prendront notre Bastille
Nous nous promènerons pour la dernière fois Demain si tu m’entends comme on entend la foudre Que le fleuve m’emmène au lit de l’au-delà Et qu’on me veuille absoudre
Je suis mon ennemi oui je ris oui je pleure Le dernier jour l’adieu n’attend qu’un mot de moi Laisse-moi m’écrouler va-t’en reste il est l’heure Où les larmes flamboient
Un piano je t’en prie donne-moi mon piano Un petit coin de mousse à l’ombre de ton ventre Donne-moi si tu peux l’oubli des matelots Il se fait tard je rentre
Avec un air d’été soufflant comme une épine Sur l’infiniment bleu d’en haut et puis d’en bas Je laisserai couler sur toi ce que dessine Ma lumière et ma joie
Avec un air d'été soufflant comme une épine Sur l’infiniment bleu du beau et du Très-Bas Je laisserai couler sur toi ce que devine Ma douleur et ma foi