J'aimais la danse du cheval Au bord des falaises de nacre Cette symphonie animale Au printemps à l'heure du sacre Les vents coulaient entre mes doigts Vers une comète invisible Que je devinais dans la voix Profonde reine du possible
Le sel sur la roche piquait Mon âme de fleur et d'épine Je savais que le soir allait Sécher mes tristesses marines La marée me montait aux yeux Dans un hennissement de sable De tonnerre et d'air audacieux Je chantais les flots indomptables
Le cheval dansait de plus belle Pour les algues les coraux fous Cependant qu'une ribambelle D'éclairs joyeux ravageait tout Autour de moi luisaient les portes De mondes impensés la nuit Également vivante et morte Pleuvait de lumière et d'oubli
La musique se fit plus douce Charmeuse d'enfants éternels Finie la tempête aux secousses De brume et de vase rebelle La bête galopait déjà Sur mes terres mes grands espaces Mes mythologies d'au-delà Les aiguilles des temps qu'on chasse