Tu écoutes rêver les rives de vapeur Le cœur émerveillé d'une musique douce Témoin de tes pensées tu ris avec les fleurs Et la trouille s'émousse
Le verbe a retrouvé sa liberté d'errance Tout simplement comme un enfant s'adresse à Dieu Tu ne le cognes plus sur le mur des souffrances Tu sais jouer le jeu
Le jeu de vivre est plein de couleurs fascinantes Peu t'importe aujourd'hui la forme que prend l'or L'autre n'est plus l'objet d'une sordide attente D'une pulsion de mort
Quand viendra le chagrin de nouveau se débattre Tu le regarderas du haut de ton clocher Tu te regarderas le manger comme quatre Pour mieux le recracher
Quand viendra l'euphorie de nouveau déchaîner Le vent sur le sentier de brume et de dentelle Tu sauras l'habiter sans te prendre pour elle Et sans la limiter
Nul besoin ne sera plus d'occuper les tombes D'y déposer tremblant l'espérance cassée Tu n'es pas ce tourment qui par vagues te plombe Au goudron des chaussées
Tu écoutes vibrer les rives du silence Entre les notes nées de la glace et du feu Témoin de tes pensées tu as la vigilance Des arbres audacieux
De la périphérie au centre de toi-même Il n'y avait qu'un pas tu ne le savais pas Maintenant tu saisis ce que dans ce poème L'amour te dit tout bas