J’ai froid Ma figure rouge se fige Sous l’éclat croissant de mes songes J’ai si froid De sangs et puissant j’avance Vertige J’avance et sous moi mille lieux dont je suis roi
Alors je pense au bleu blessant Je panse Toute tristesse au son du vent de son violent Réel et mes joues roides d’une lance De larmes m’assaille Le ciel affriolant Se joue des terres où mes ailes seules Crissaillent pour me faire peur et j’erre j’erre Sous les ailes et les pales qui feulent Leurs rages au pâle désert des pluies légères
J’immerge leurs beautés aux bruits du rien Céleste érigeant ce séjour je le vois qu’il S’écourte Atrophiée d’emprunts comme un lien Qui m’entoure mon âme glisse au loin et ma quille S’écroule à l’azur terrible dont passe Saoûl l’éclat Tout autours enfin elles s’effacent Pour l’azur toujours qui cruel se casse À mes yeux ma mémoire éblouie dans sa crasse D’oubli
Hurlant d’horreur le vent me force Furieux l’azur me perce mais seul d’un murmure Et tous deux menacent dédain féroces Des pensées de leurs cieux mes pales qui d’hachures Brisent soudain la digue des nuages
Les tôles alentours étiolent leurs atours Sous les luisantes vagues qui sans âge Louvoient Incertains s’y enfoncent pour mon tour L’espoir embué et l’ouate suée Qu’on vapeur pour l’écueil des fatigues Aveugle D’un rêve – mémoire! -, étreinte des nuées J’entends brusque un choc