Voici un bout de bois, voilà une allumette Entre deux branches tristes, simples bouts de baguettes Une étincelle est née, se propageant dans l’ombre
Le feu a bien pris, le cœur est à l’ouvrage Les gens s’affairent autour de lui Il brille et crépite, du rythme et de la rage Dans la forêt crépue, des cimes aux orties La paille est noire, brûlée, chaude dans son étui La fumée s’étend au loin, grise et feutrée La brise du large apporte aux pins la nuit Le soleil s’enfuit, séchant le feu follet
Le feu de paille est grand, désormais Et rien ne semble plus pouvoir l’arrêter Il brûle sans relâche, plus aucun ne l’épie Ultime témoin de ceux qui sont partis
Il défaille, il faiblit, déjà cent jours qu’il fuit Il se détend et se relâche, s’éteint tout en frémis Le feu est mort hier, la source s’est tarie
La brûlure des ornières attend encore la pluie Pourquoi est-il né ? De la folie des uns Il apporta la mort sur la grandiloquence Désolant les vestiges des mausolées immenses Il a conclut une apogée, par un point Les hommes ont la gorge serrée